Cahors. Son fils placé parce qu'elle l'aime trop ?
Justice
Le fils d'Odile T. , âgé de 3 ans, fait l'objet d'un placement judiciaire en foyer d'accueil durant six mois. La justice reproche une relation fusionnelle faisant obstacle au développement de l'enfant. Ce que conteste Odile : elle a fait appel du jugement.
C'est le plus souvent pour des cas de violences et de maltraitance que les enfants sont enlevés de leur famille et placés en foyer. Dans le Gourdonnais, le cas d'Odile T. et de son fils L., 3 ans, est différent. Dans un jugement en assistance éducative aux fins de placement du 23 novembre dernier, la juge des enfants de Cahors constate qu'Odile « est très attachée à son fils avec qui elle entretient une relation fusionnelle ne lui permettant pas de se développer en tant que sujet car il est maintenu à l'état de nourrisson »
[…] « Il est constaté des carences éducatives importantes préjudiciables au développement physique de L. qui, d'après le bilan du CMPP, doit bénéficier de soins orthophoniques, psychologiques et au niveau de la motricité ». La justice reproche à Odile de ne pas poser d'interdit ou de cadre à son fils ». La maman reconnaît la relation fusionnelle : « Enceinte de 6 mois, j'ai appris que j'étais atteinte d'un cancer. L'accouchement a été anticipé afin que je puisse recevoir des soins. Je suis aujourd'hui guérie. J'ai eu des soucis financiers et j'ai vécu un an en caravane. Quand les services sociaux m'ont demandé de vivre en appartement et de scolariser mon fils à 3 ans, je l'ai fait. Il a fait de gros progrès mais cela n'a pas été pris en compte. Mon fils aîné qui a 20 ans et que j'ai élevé sans problème n'a même pas été interrogé, ni l'institutrice qui m'a fait une attestation sur les progrès de mon enfant. Ce n'est pas un crime d'aimer son enfant ! », explique Odile en pleurs : « Il dormait quand il a été emmené chez la nouvelle nounou et s'est réveillé sans la connaître ; il a aussi été changé d'école. On ne m'a accordé au départ un droit de visite et d'hébergement que de deux week-ends par mois. La première fois, j'ai dû l'amener aux urgences car il s'était retenu de faire ses besoins ; il m'a accusé de l'abandonner et était dans tous ses états au moment de le laisser. Je suis tout à fait d'accord pour une assistance éducative en milieu ouvert, mais pas pour le placement », martèle Odile qui a fait appel du jugement et se rend aux rendez-vous fixé au centre médico-social pour une assistance éducative.
Sollicitée, la juge des enfants n'a pas souhaité évoquer le dossier. Les services sociaux du département soulignent d'abord l'intérêt de l'enfant (lire encadré). Une bonne nouvelle est arrivée récemment : Odile peut désormais prendre son fils du vendredi au lundi durant les fêtes de fin d'année.
« Le placement n'est pas une fin en soi. C'est une décision judiciaire. Les services sociaux ne sont pas à l'initiative du signalement ; la personne concernée faisait déjà l'objet d'un suivi des services de la protection judiciaire de la jeunesse. La priorité est l'intérêt de l'enfant. Nous mettons en place le droit de visite, sous le contrôle de la juge des enfants. Les situations ne sont pas figées : les décisions sont prises au fur et à mesure des évolutions constatées, que ce soit au niveau matériel, psychique ou psychologique. Avec pour objectif le retour de l'enfant au domicile familial. Il faut que toutes les conditions soient réunies ».
C'est le plus souvent pour des cas de violences et de maltraitance que les enfants sont enlevés de leur famille et placés en foyer. Dans le Gourdonnais, le cas d'Odile T. et de son fils L., 3 ans, est différent. Dans un jugement en assistance éducative aux fins de placement du 23 novembre dernier, la juge des enfants de Cahors constate qu'Odile « est très attachée à son fils avec qui elle entretient une relation fusionnelle ne lui permettant pas de se développer en tant que sujet car il est maintenu à l'état de nourrisson »
[…] « Il est constaté des carences éducatives importantes préjudiciables au développement physique de L. qui, d'après le bilan du CMPP, doit bénéficier de soins orthophoniques, psychologiques et au niveau de la motricité ». La justice reproche à Odile de ne pas poser d'interdit ou de cadre à son fils ». La maman reconnaît la relation fusionnelle : « Enceinte de 6 mois, j'ai appris que j'étais atteinte d'un cancer. L'accouchement a été anticipé afin que je puisse recevoir des soins. Je suis aujourd'hui guérie. J'ai eu des soucis financiers et j'ai vécu un an en caravane. Quand les services sociaux m'ont demandé de vivre en appartement et de scolariser mon fils à 3 ans, je l'ai fait. Il a fait de gros progrès mais cela n'a pas été pris en compte. Mon fils aîné qui a 20 ans et que j'ai élevé sans problème n'a même pas été interrogé, ni l'institutrice qui m'a fait une attestation sur les progrès de mon enfant. Ce n'est pas un crime d'aimer son enfant ! », explique Odile en pleurs : « Il dormait quand il a été emmené chez la nouvelle nounou et s'est réveillé sans la connaître ; il a aussi été changé d'école. On ne m'a accordé au départ un droit de visite et d'hébergement que de deux week-ends par mois. La première fois, j'ai dû l'amener aux urgences car il s'était retenu de faire ses besoins ; il m'a accusé de l'abandonner et était dans tous ses états au moment de le laisser. Je suis tout à fait d'accord pour une assistance éducative en milieu ouvert, mais pas pour le placement », martèle Odile qui a fait appel du jugement et se rend aux rendez-vous fixé au centre médico-social pour une assistance éducative.
Des progrès constatés à l'école
« La justice reproche à la maman de trop aimer son enfant », résume Philippe Mercadier, avocat d'Odile. L'institutrice confirme les progrès : « Depuis sa scolarisation en septembre, il est propre et ne pleurait pas quand on l'amenait. On l'enlève de sa famille et de son école, il n'a plus du tout de repères. Personne ne m'a interrogée ».Sollicitée, la juge des enfants n'a pas souhaité évoquer le dossier. Les services sociaux du département soulignent d'abord l'intérêt de l'enfant (lire encadré). Une bonne nouvelle est arrivée récemment : Odile peut désormais prendre son fils du vendredi au lundi durant les fêtes de fin d'année.
"l'intérêt de l'enfant"
À la direction de la solidarité départementale, Nathalie Bruno, chef de service, indique ne pas pouvoir évoquer le dossier sur le fond, mais précise :« Le placement n'est pas une fin en soi. C'est une décision judiciaire. Les services sociaux ne sont pas à l'initiative du signalement ; la personne concernée faisait déjà l'objet d'un suivi des services de la protection judiciaire de la jeunesse. La priorité est l'intérêt de l'enfant. Nous mettons en place le droit de visite, sous le contrôle de la juge des enfants. Les situations ne sont pas figées : les décisions sont prises au fur et à mesure des évolutions constatées, que ce soit au niveau matériel, psychique ou psychologique. Avec pour objectif le retour de l'enfant au domicile familial. Il faut que toutes les conditions soient réunies ».
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