Une affaire des plus sordides. A partir de vendredi, Audrey Chabot comparaît une nouvelle fois devant les assises de l’Ain. Cette femme de 34 ans, déjà condamnée après un premier infanticide en 2002, est accusée de deux autres meurtres de nouveau-nés,
retrouvés dans son congélateur le 24 mars 2013. Ce jour-là, le petit ami de cette serveuse de restaurant
découvre un petit corps dans le congélateur du modeste appartement où elle vit à Ambérieu-en-Bugey, dans l’Ain.
Il alerte les gendarmes, qui retrouvent sur place un deuxième corps congelé. Placée en garde à vue, Audrey, « très abattue » selon les enquêteurs, reconnaît avoir accouché à l’automne 2011 et 2012 à l’insu du père des enfants, qui ne vivait pas avec elle. Deux petits garçons, nés viables, qu’elle avoue avoir noyés dans le bac à douche. Une semaine après sa naissance pour le premier.
Elle encourt la perpétuité
Audrey Chabot a donc déjà été condamnée, en 2005, par la cour d’assises de l’Ain, à 15 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’un précédent nouveau-né dont elle avait accouché clandestinement dans les toilettes, le 28 mars 2002. Elle était restée un peu plus de huit ans, derrière les barreaux, à savoir de juillet 2002 à décembre 2010. Puis, conformément au jugement des assises et justifiant d’un emploi et d’une obligation de soins, elle avait bénéficié d’un aménagement de peine. Selon les déclarations de l’accusée, elle serait tombée enceinte quelques semaines après sa sortie de prison.
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Mais « elle s’est dit qu’elle n’avait pas le droit d’être mère, car elle avait tué son premier enfant et elle a caché sa grossesse au père du bébé parce qu’elle pensait que si elle le lui révélait, il la quitterait », a expliqué son avocat, Me Jean-François Canis. Le père des bébés, un technicien, s’est constitué partie civile. Ecrouée, sous anti-dépresseurs, à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, Audrey Chabot dit « regretter son geste » et « a l’intention de dire la vérité » aux jurés, selon son avocat.
Pas moins de onze experts, dont six psychologues et psychiatres, ont été cités à comparaître par le ministère public. Des psychiatres qui la décrivent comme une femme « d’intelligence normale », présentant une « altération du discernement » mais « pas de maladie psychiatrique ». Mère par ailleurs d’un adolescent, elle est poursuivie pour « homicides volontaires sur mineurs de moins de 15 ans » et encourt la réclusion à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Le verdict est attendu le 6 mars