Parent, ami, conjoint : démasquer une personne toxique
Pervers narcissique, paranoïaque, arnaqueur… Les personnalités toxiques profitent du lien amical ou familial qu’elles entretiennent avec leur victime. Mais il est parfois difficile d’ouvrir les yeux, surtout quand il s’agit d’un proche. Medisite vous aide à les démasquer et à leur échapper, avec les conseils de Joe Navarro, ancien agent profiler au FBI.
Pervers narcissique : égoïste et rabaissant
Cette personne qui réussit toujours grâce aux
mensonges et aux tricheries alors que vous vous évertuez à travailler dans les règles, vous connaissez ? Les pervers narcissiques font partie de ces personnes toxiques qui sont prêtes à tout pour masquer leur manque de confiance en elles.
Le centre du monde : se vanter, inventer des connaissances célèbres, dépenser beaucoup d’argent pour être la plus belle ou le plus beau. « Ils utilisent leur présence pour exercer un impact sur les autres », explique Joe Navarro.
Dévaloriser pour se valoriser : le
pervers narcissique veut passer pour quelqu’un d’exceptionnel alors qu’il ne l’est pas. Pour le cacher, il sait pousser à la confidence pour trouver votre faiblesse et l’utilise pour se mettre en valeur. Physique, vêtements, travail… Jamais satisfait, il passe son temps à critiquer sa victime en privé et en public.
Faussement gentil : lorsqu’un pervers narcissique aide ou prête de l’argent, il le rappellera tout le temps et exige que sa victime lui en soit éternellement redevable.
Contrôler les autres : les pervers narcissiques n’hésitent pas à isoler leur proie en prétendant les aider pour finalement éloigner tout proche qui pourrait ouvrir les yeux de sa victime sur sa vraie personnalité.
Un jour, ils remueraient ciel et terre pour vous et le lendemain ils vous envoient les pires
insultes à la figure. Les personnes émotionnellement instables profitent de l’amour de leurs proches et puisent toute leur l’énergie.
Des sautes d’humeur constantes : avec eux impossible de profiter de la vie. On ne sait jamais quand ils vont passer de l’euphorie à la
colère ou commettre un acte répréhensible qui pourrait nous mettre mal devant les autres.
Des crises de colère violentes : « Au début, leur colère est verbale, écrit Joe Navarro profiler pour le FBI. Puis cela devient physique. Coups, objets cassés, tentative de suicide… »
On a peur de lui dire non : au risque que leur colère soit telle qu’ils peuvent vous rendre la vie infernale.
Le paranoïaque : jaloux, il se méfie de tout
« Vous devez identifier et craindre leurs ennemis, sinon il y a quelques chose qui ne va pas chez vous. » C’est ainsi que Joe Navarro, profiler au FBI, a appris à démasquer une personnalité
paranoïaque.
Toujours mécontents : au supermarché, au travail et même en vacances… Un paranoïaque trouve toujours quelqu’un qui a tout fait pour lui nuire et le fait savoir en râlant.
S’adapter à ses crises : tout votre quotidien se synchronise avec leur paranoïa. « Parce qu’il a tendance à vivre comme un ermite, il attend que vous fassiez comme lui », écrit Joe Navarro.
Toujours attaquer : pour eux, tout est propice au conflit. Même les compliments leur paraissent douteux. La discussion revient toujours au même point : la conspiration contre leur personne.
Jaloux maladif : même si vous restez cloîtré constamment chez vous, un paranoïaque pensera que vous le trompez et n’hésitera pas à vous tester pour vous démasquer.
Le prédateur : séducteur, menteur et voleur
« Vous devez rester toujours sur vos gardes, cacher ce à quoi vous tenez et essayer de ne pas les contrarier ou lutter pour survivre. » Dans son livre*, Joe Navarro, agent du FBI qui a interrogé les plus grands tueurs en série et récidivistes les classent dans la catégorie des prédateurs.
Aucun remord : un prédateur n’hésitera pas à utiliser l’amour et l’innocence d’une personne pour arriver à ses fins comme voler ou tirer profit d’une situation dramatique.
Intrusif : ce genre de personnes devient étrangement amicale rapidement et cherche à savoir des choses personnelles sur sa victime. Ils « connaissent aussi les paroles qui intimident », écrit le spécialiste. Chantage, séduction, menace… Très cultivé, il déniche les faiblesses de sa victime et les utilise pour la soumettre à son plan.
Mettre les autres en danger : un prédateur serait capable de vous convaincre de cacher ses activités délinquantes devant la police ou un vol commis au travail devant le patron. Si vous vous faites prendre à sa place ? Il s’en fiche.
*
Attention personnalité dangereuses, Joe Navarro ancien agent du FBI, Leducs Editions, 2015
5 questions à se poser pour démasquer une personne toxique
Narcissique, prédatrice,
paranoïaque… »Dans la réalité, une personne dangereuse est souvent un mélange de plusieurs types de personnalités », explique Joe Navarro. Il arrive que quelqu’un soit narcissique au point d’avoir besoin d’être vénéré, mais aussi paranoïaque en forçant ses victimes à le devenir et prédateur en leur volant de l’argent avec leur consentement. Selon le profiler du FBI c’est le cas des
gourous de sectes. Ceci est un cas extrême, mais ce mixte de personnalités peut également se retrouver avec moins d’ampleur chez un proche, un voisin ou un patron.
Comment faire ? Selon Joe Navarro, pas besoin d’arriver à identifier quel trait est le plus marquant. Le plus important est de tous les lister et déterminer le degré de dangerosité de la personne. Il propose une liste de
cinq questions à se poser rapidement pour évaluer une personnalité toxique potentielle : 1- Est-ce qu’il me donne une impression négative ? 2- Est-ce qu’il fait des choses illégales, fantasques, déconcertantes ou qui bravent les normes sociales ? 3- Est-ce qu’il a tendance à exploiter les autres ? 4- Est-ce qu’il fait des choses dangereuses ? 5- Est-ce qu’il agit avec impulsivité, sans se contrôler ?
Comment échapper à une personne toxique ?
Insulte, violence, vol… Il est parfois difficile d’ouvrir les yeux sur un proche que l’on aime ou lorsqu’on ignore que de telles pathologies existent. Mais il faut se protéger car selon Joe Navarro « si vous ne faites pas quelque chose, ces personnes vont vous agacer, vous effrayer vous épuiser physiquement et moralement ».
Ne pas essayer de jouer le psychologue : lors de ses interrogatoires, le profiler raconte avoir rencontré tous les types de personnalités toxiques citées dans son livre. « Ils manquent d’introspection et de volonté pour faire l’effort d’améliorer leur comportement », met-il en garde. Il ne faut pas penser que l’on peut arranger les choses en les faisant parler. Seul un spécialiste de la
santé mentale pourra le faire. Et encore… « Les personnalités dangereuses sont réfractaires au changement. »
Etre prudent : si une personne a eu un comportement violent ou
insultant et s’il s’excuse juste après ou tente de vous faire croire que c’est votre faute, il ne faut pas minimiser les choses. Restez vigilant, gardez des traces pour que cela ne se retourne pas contre vous et surtout ne vous laissez pas isoler en éloignant des amis ou proches qui pourraient vous ouvrir les yeux.
Fuir : les victimes des personnalités dangereuses sont souvent très attachées par un lien familial ou amoureux voire hiérarchique. C’est comme ça qu’un prédateur en profite. Même s’il est difficile d’ouvrir les yeux sur un proche que l’on aime, « si il ou elle devient instable, irrationnel ou commet un délit », pour le profiler Joe Navarro il n’y a qu’une seule solution : s’éloigner.
Réfléchir avant d’agir : accélérer une relation, une signature de chèque ou d’un contrat… Un prédateur essaye toujours de mettre sa victime dans l’urgence pour qu’elle n’ait pas le temps de réfléchir mais qu’elle agisse selon son bon vouloir.
Il ou elle menace de se suicider ? Lorsqu’on se rebelle contre une personnalité dangereuse, son principal recours est souvent le chantage émotionnel. Que ce soit vrai ou non, vous n’êtes pas habilité à prendre la situation en main. Annoncez-lui que vous allez appeler les secours si c’est vrai, c’est à eux de gérer la situation, sinon le prédateur va vite changer d’avis. Ensuite : prenez vos distances