vendredi 24 juin 2011

COMITÉ DE SOUTIEN DE CARGÈSE.APRÈS LE VERDICT CONTRE YVAN COLONNA

COMITÉ DE SOUTIEN DE CARGÈSE.
(Jean-Hugues COLONNA Takladia 20130 Cargèse / jean-hugues.colonna@orange.fr / 04 95 26 46 57.)

APRÈS LE VERDICT CONTRE YVAN COLONNA
LA COLÈRE ET LA DÉTERMINATION

Au lendemain du verdict qui condamne Yvan Colonna à la perpétuité, beaucoup se sentent saisis par la colère et l'indignation... Et la compassion pour les parents, l'épouse, le fils...
Certains commentaires disent "la cour n'a pas été convaincue par...". Cela laisse entendre qu'elle aurait pu l'être. Que tout fonctionne normalement dans ce meilleur des mondes sarkozystes.
Stéphane Durand-Soufflant, le chroniqueur du Figaro est beaucoup plus avisé quand, faisant allusion à cette "lettre" de menaces qu'Yvan Colonna aurait écrite à Alessandri, il conclut : elle "ne prouve rien mais crée un malaise parce qu'elle renforce l'impression qu'un torrent souterrain gronde sous les pieds de la cour et que d'autres en commandent les digues". Tout est dit là : sur l'indépendance et la sérénité de la justice, sur la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire.
Pourquoi ces dérives liberticides ? Si on est optimiste, on se rappellera la quasi incapacité des juges et des policiers à reconnaître qu'ils se sont trompés. Dans la sphère antiterroriste on préfère manifestement la forfaiture à la défense de la vérité.
Si on est pessimiste on se demandera quels intérêts conduisent l'exécutif et la justice à s'opposer à toute recherche dans une direction manifestement interdite. Celle de ces complices et concepteurs de l'attentat dont tout démontre l'existence. Quel réseau a-t-il voulu la suppression de ce préfet, serviteur fidèle de la loi, opposé à des projets illicites mais juteux ? Le saura-t-on jamais ?

LES MOTIVATIONS DU VERDICT
Il faut s'intéresser aux motivations exprimées par la cour « spécialement composée » de juges professionnels (désignés par le pouvoir) pour justifier la perpétuité.
Beaucoup sont tout simplement péremptoires. Ainsi est-il dit qu'Y.C. faisait "à l'évidence" partie du groupe des anonymes. C'est une affirmation gratuite et contraire à la plupart des faits.
D'autres sont de véritables dénis de réalité. On nous dit que les accusations contre Yvan sont "précises, circonstanciées et cohérentes". En fait, elles sont tellement contradictoires qu'elles s'annulent d'elles-mêmes. Exemple : Jeanne Ferrandi affirme qu'Y.C. est chez elle (à Ajaccio) du vendredi soir 6 février 98 au samedi midi alors que la femme de Maranelli le voit chez elle ( à Cargèse) le samedi matin à 7 h 30. La cour dit que, pour préparer sa fuite, Y.C. a levé 30 000 F à sa banque de Cargèse le vendredi 21 mai 99. Lui dit que 24 000 F sont pour le restaurant de sa compagne et 6000 F pour des travaux qu'il fait faire chez lui. Or on a retrouvé les 6000 F dans sa maison. Et, d'autre part, chacun sait que pour retirer une somme importante à la banque il faut la prévenir 48 heures à l'avance. Le 19 mai, personne ne savait que le commando serait arrêté le 21. Quant aux alibis d'Y.C. ils sont confirmés par sa famille, et par TOUS les autres témoins.
Enfin, le comble. Ce troisième procès a apporté un scénario très crédible qui explique les accusations, leur long maintien et les rétractations souvent ambiguës : Y.C. a été puni par le commando parce qu'il avait refusé de participer à l'attentat et pour le soupçon qui a pesé sur lui d'avoir été l'informateur du préfet Bonnet. Pour évacuer cette information décisive, la cour a recours à un argument incroyable : Y.C. dit-il qu'il a refusé d'intégrer le groupe des anonymes ? Le jury lui reproche de ne pas avoir d'"explication plausible" à ce refus. Il faudrait donc maintenant donner des justifications "plausibles" quand on refuse de commettre un crime !
LA CAVALE
Le commando Erignac est arrêté pour l'essentiel le vendredi 21 mai 99 à partir de 6 heures du matin. Dans Cargèse, dès le milieu de la matinée, tout le monde est au courant. Y.C., lui, continue de vaquer normalement à ses occupations : traite des chèvres, fabrication du fromage, tournée du brocciu, etc. Comme un homme qui n'a rien à se reprocher ? Erreur ! La cour nous explique qu'il « simule ». Ces juges ont le don de seconde vue. Sans commentaire.
Mais puisque la cavale joue un rôle privilégié dans les fantasmes sur la culpabilité, arrêtons-nous un instant sur ce point.
Habituellement un coupable qui veut échapper à la justice s'enfuit toutes affaires cessantes dès qu'il pense être en danger d'arrestation. Et il s'enfuit le plus loin possible, la plupart du temps dans un pays où les procédures d'extradition n'existent pas. Que fait Y.C., cet étrange « fuyard » ? Il ne change rien à ses habitudes ; à midi, il déjeune chez ses parents. L'après-midi, il va à la banque ; le soir, il trait ses chèvres ; le lendemain, même programme ; joint par une équipe de TF1, il accepte de répondre à une interview le samedi soir ; il va manger une pizza avec les journalistes, ensuite ; il leur annonce son départ aux chèvres le lendemain matin aux aurores (il s'agissait de retrouver des bêtes égarées. Lui et son associé, Alex, y montaient alternativement tous les 15 jours. C'était facile à vérifier). Les juges décrètent sans raison particulière qu'il est parti en cavale à ce moment-là alors qu'il affirme qu'il ne s'est enfui que le 26 après la lecture de France-Soir qui titrait sur toute la page, au-dessus de sa photo, "Wanted, tueur de préfet". Le 23 ou le 26, cela ne change rien au fond des choses : Y.C. n'est pas parti immédiatement. Le 24, on lance un mandat d'arrêt international contre lui. Sans qu'on sache s'il s'est enfui ou non. Le lundi, donc, personne ne peut assurer qu'il est en fuite. Pourquoi, alors, n'a-t-on pas envoyé des policiers à sa recherche ?
On sait, que par la suite, il a refusé d'être exfiltré par le groupe qui l'aidait à se cacher.
ET MAINTENANT...
Si la culpabilité d'Y.C. était si évidente, pourquoi la cour se donnerait-elle tant de mal pour faire défiler autant d'affirmations gratuites et censurer autant de vérités ? On en revient au chroniqueur du Figaro. On voit bien que tout cela n'est qu'une construction totalement artificieuse pour satisfaire ces "autres qui commandent les digues". L'acharnement contre Y.C. veut complaire ou obéir à celui qui a déclaré au soir du 4 juillet 2003 "La police française vient d'arrêter l'assassin du préfet Erignac, Yvan Colonna". Au mépris de la présomption d'innocence. Le problème de fond est bien celui de la séparation des pouvoirs. Mais il ne suffira pas de changer de président en 2012 pour que ces problèmes-là soient réglés. C'est un vieux mal français que l'assujettissement contraint ou volontaire de beaucoup de magistrats au pouvoir politique. Yvan Colonna est condamné une troisième fois par la volonté du pouvoir politique et nous sommes tous vaincus avec lui. C'est donc sur le terrain de l'opinion qu'il faudra désormais mener l'essentiel du combat. Il faudra en appeler à toutes les bonnes volontés et aux grandes voix. Il faudra fédérer toutes les énergies d'où qu'elles viennent. Les causes comme celle-ci relèvent de la responsabilité de tous. Beaucoup de temps a déjà passé (8 années de prison pour rien !) mais tout peut être encore gagné.
(Texte extrait du blog de l'écrivain Roland LAURETTE dans Mediapart)

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