COBAYES THERAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE
Roumanie: “cobayes thérapeutiques” dans un hôpital psychiatrique
Le Conseil de l’Europe s’est dit “vivement préoccupé” par l’administration de médicaments psychotropes pour des essais thérapeutiques dans un hôpital psychiatrique, à des patients qui n’en étaient pas véritablement informés, en Roumanie.
Lors d’une visite d’experts en juin 2006, le Comité anti-torture (CPT) du Conseil de l’Europe a découvert que des programmes de recherche biomédicale (essais de médicaments psychotropes) étaient menés sur des patients et sur des cas sociaux sans qu’ils en soient véritablement informés à l’hôpital psychiatrique d’Oradea (nord ouest).
Dans un pavillon de cet hôpital, trois malades psychiatriques et deux hommes non malades mais souffrant d’un degré moyen d’arriération mentale, décrits comme des “cas sociaux chroniques”, avaient signé un document de consentement pour cette expérience.
Mais ils étaient convaincus de se voir administrer des “médicaments spéciaux de l’étranger” bien supérieurs “aux médicaments ordinaires de Roumanie”, indique le rapport publié à Strasbourg avec le consentement de la Roumanie.
Le directeur de l’hôpital n’avait aucune information sur le protocole en cours et ne savait même pas s’il avait reçu l’agrément - obligatoire - d’un comité d’éthique.
Ces cobayes thérapeutiques faisaient partie d’un groupe de 11 personnes (sept hommes et quatre femmes) internés de manière “volontaire” dans cet hôpital comme “cas sociaux”, et sans figurer sur les listes de patients.
Ils y effectuaient de menus travaux et plusieurs d’entre eux n’étaient pas autorisés à sortir seuls de l’hôpital, selon le CPT qui s’inquiète du statut juridique de ces patients/résidents.
Le rapport indique par ailleurs qu’une proportion non négligeable de détenus a déclaré avoir subi des mauvais traitements lors des interrogatoires par la police de Bucarest et celle du département de Bacau (est du pays).
Il s’agissait des coups de poing, de coups de matraque en caoutchouc, avec une batte de base-ball ou encore la crosse d’un pistolet.
Une détenue mineure a également fait état d’attouchements.
Dans les prisons, le CPT a constaté un surpeuplement général avec des détenus obligés de partager des lits dans des espaces resserrés avec un manque quasi-total d’activités hors cellule et des services de santé surchargés.
Dans certaines cellules des prisons de Bacau, les conditions de détention “pourraient à juste titre être qualifiées d’inhumaines et dégradantes” selon le rapport.
Dans les centres de rétention, le CPT a appris qu’il n’était pas rare que des ressortissants étrangers placés à l’isolement soient menottés et enchaînés à une barre de métal fixée dans le mur (à une hauteur d’environ 50 cm) dans la cellule d’isolement
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