mercredi 15 mai 2013
Elle était prof d’espagnol ; elle s’est suicidée…
Nathalie Filippi enseignait l’espagnol dans un collège de l’académie de Nice. C’est une tâche ingrate, que d’enseigner à des jeunes abreuvés de télévision et de jeux vidéo, mal encadrés par des parents dépassés. Difficile de transmettre un peu de savoir quand le modèle du moment s’appelle Nabilla. On le fait, par amour de la culture, par souci des ces jeunes qui nous sont confiés.
Parfois, cela se passe moins bien que d’habitude. Parce qu’on est fatigué, que nous avons, comme d’autres, des problèmes personnels, que quelques élèves sont plus difficiles. C’est arrivé à Nathalie Filippi. La réponse de l’institution a été une demande d’inspection. C’est terrible à dire, mais tout professeur sait ce que cela signifie : ce genre d’inspection est destiné à remettre en cause l’enseignant. Ce n’est pas, le plus souvent, une aide mais le début d’une procédure inquisitoire. Dans l’Éducation nationale, aujourd’hui, la hiérarchie est l’ennemi du professeur. Nathalie ne l’a pas supporté, elle s’est suicidée le 8 mai.
L’administration dira qu’il ne faut pas généraliser, que cette enseignante avait sans doute des problèmes, que l’Éducation nationale n’est pas responsable. Antienne habituelle de France Télécom à la Police nationale.
Sauf que la FGAF (Fédération générale autonome de la fonction publique) a publié un Livre blanc de la souffrance au travail dans lequel l’Éducation nationale apparaît bien souvent. Sauf que la dépression fait des ravages dans les rangs des professeurs. Que la moitié d’entre eux envisagent de quitter le métier. Qu’il n’y a plus grand monde qui veuille devenir enseignant (certains concours de recrutement proposent plus de postes que de candidats !). Face à cette situation, le ministère se tait. Il ne fait rien. Pas de médecine du travail, pourtant prévue par la loi. Aucun soutien. Pas de postes adaptés. Mais toujours plus de réunions, de programmes infaisables, de papiers à remplir, de pressions pour améliorer les notes, de mépris affiché pour les enseignants.
Nathalie Filippi laisse une famille éplorée. Comme Lise Bonnafous il y a plus d’un an. Comme d’autres dont on n’entend pas parler. L’enseignement meurt en silence : ni fleurs ni couronnes.
Pierre Van Ommeslaeghe, le 14 mai 2013
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